Auteur(s) :

GUEDEME Sieni Eric.

Volume/Numéro :

Résumé :

Le cinéma ivoirien, à l’aune du progrès des technologies créatives, adapte ses codes aux nouvelles normes esthétiques. Parmi eux, l’espace dont l’emploi dans les films a connu un bouleversement spectaculaire. L’espace autrefois symbole d’affrontement, de confrontation et de conflit dans les premiers films (analogiques) semble céder progressivement à un espace unitaire dans les films produits depuis 2000. Dans les films de l’ancienne génération (1965- 2000), l’espace symbolisait une opposition idéologique, culturelle et politique entre civilisations occidentale et africaine. À l’inverse, dans les nouvelles productions filmiques, l’espace témoigne de l’évolution, du progrès social, culturel et humain du pays. Il est aussi indicateur du nouveau virage esthétique pris par les jeunes cinéastes en sortant des chantiers battus. Dans une démarche d’analyse du texte filmique, l’étude met en lumière les couleurs et contours de cette évolution esthétique au regard du nouveau mode d’emploi de l’espace dans les films ivoiriens. La liberté créative instaurée par les nouveaux outils pousse les jeunes vers le cinéma commercial en abandonnant le cinéma d’auteur et politique des pionniers. Toutefois, quelles sont les raisons qui expliquent l’abandon de la dichotomie spatiale au profit d’un espace unitaire ? En d’autres termes, comment s’aperçoit ce changement spatial dans les nouvelles productions filmiques ? Et quel impact sur la pertinence esthétique du cinéma ivoirien ? L’étude revêt premièrement un intérêt scientifique dans la mesure où elle contribue à appréhender le nouveau cinéma ivoirien avec un nouveau paradigme en sortant du schéma classique d’analyse. Deuxièmement, un intérêt social jetant un regard sur le virage pris par la nouvelle génération concevant le cinéma comme une industrie et le film une marchandise à rentabiliser. La sémiologie permettra une comparaison entre l’usage de l’espace dans les premières productions et numériques, tout en insistant sur les raisons qui y ont contribué.

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