L’EXPULSION D’ÉTRANGERS PAR LE NIGÉRIA EN 1983 : ENTRE AFFIRMATION DE SOUVERAINETÉ NATIONALE ET REMISE EN QUESTION DU PROJET D’INTÉGRATION OUEST-AFRICAINE – Revue Haris

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L’EXPULSION D’ÉTRANGERS PAR LE NIGÉRIA EN 1983 : ENTRE AFFIRMATION DE SOUVERAINETÉ NATIONALE ET REMISE EN QUESTION DU PROJET D’INTÉGRATION OUEST-AFRICAINE

Publication Date : 30-09-2025


Auteur(s) :

Abou DAPPAH, Abdoulaye BAMBA.


Volume/Numéro :
Volume 18
,
Issue 1
(09 - 2025)



Résumé :

Le 17 janvier 1983, le Nigeria décide d’expulser près de deux millions d’immigrés illégaux. Cette mesure, prise dans un contexte de récession et de tensions sociales, s’inscrit dans une pratique récurrente où l’expulsion sert d’outil de régulation interne. Jadis indispensables durant le boom pétrolier des années 1970, les immigrés deviennent des boucs émissaires des difficultés économiques. La décision d’expulsion répondait aussi à des enjeux politiques et symboliques à savoir la restauration d’une légitimité fragilisée à la veille d’élections, la mobilisation du nationalisme et le solde d’une rivalité mémorielle avec le Ghana. Sa mise en oeuvre chaotique a entraîné un exode massif aux conséquences humanitaires dramatiques, révélant l’impréparation des États d’origine. L’étude analyse cette expulsion comme un instrument d’affirmation de souveraineté nationale en crise et comme révélateur des contradictions de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. L’objectif est de comprendre comment la décision du Nigéria répondait autant à des impératifs politiques qu’à des considérations économiques et sécuritaires. Les résultats montrent que la mise en oeuvre précipitée a provoqué un exode massif aux conséquences humanitaires dramatiques. Les réactions régionales et internationales, oscillant entre solidarité, condamnation et médiation, ont mis en évidence l’ambivalence de la CEDEAO, dont les principes de libre circulation et de solidarité se sont heurtés à la primauté de l’intérêt national.


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