Citoyenneté Spinozienne et désobéissance civile dans une société démocratique
Publication Date : 30/09/2021
Auteur(s) :
Volume/Numéro :
Résumé :
Spinoza est le maître de la théorie politique la mieux accordée à la pratique. Il la déduit de la nature humaine. Il ne cherche pas à inventer un homme nouveau, d’une nature différente. Il s’efforce de penser les conditions qui permettent à l’Homme, tel qu’il est, d’atteindre un maximum de puissance et de liberté. Dans le système spinozien, les individus n’abandonnent pas leur souveraineté entre les mains du gouvernement, mais procèdent plutôt à un transfert de cette souveraineté-là. L’obéissance résulte du consentement des individus d’une communauté politique dont la puissance est supérieure à celle de chacun. Devenus sujets, les individus respectent l’ordre politique et social établi par eux-mêmes. Ce pacte exprès ou tacite est révocable si les associés se sentent trahis ou trouvent une décision ou une loi injuste. Par ailleurs, la désobéissance civile, en tant que désobéissance à la loi, n’est pas synonyme d’irrespect de la loi. Elle ne nie en rien la légitimité du système juridique et ne fait pas la promotion du désordre. Au contraire. C’est le profond respect que l’on porte à la fonction de la loi dans une société démocratique qui est le fondement des actions de désobéissance civile. Car, ceux qui désobéissent à la loi, qu’ils estiment injuste, en revendiquent une autre pour la remplacer montrant bien par-là qu’ils ne contestent pas le principe de la loi. Cette réflexion tentera de montrer que la désobéissance civile est une manifestation de la citoyenneté qui est aussi conforme à la démocratie. Son expression doit demeurer non-violente.
No. de téléchargement :
0