Depuis déjà plusieurs années, les sommets et conférences sur le thème de l’Afrique se multiplient afin de renforcer la présence des puissances organisatrices sur le continent: France/Afrique, États-Unis/Afrique, Union Européenne/Afrique, Chine/Afrique, Russie/Afrique, Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique, Inde/Afrique etc. Après la première grande vague d’intérêt des puissances étrangères pour l’Afrique que constitue la conquête coloniale au XIXème siècle, surnommée en anglais “the scramble” (la ruée), suivie plus tard de la deuxième vague, caractérisée par la guerre froide, certains observateurs critiques qualifient le regain d’intérêt en cours pour l’Afrique de troisième vague. En recouvrant son unité en 1990, l’Allemagne, géant économique, est redevenue un acteur politique et militaire incontournable sur la scène mondiale. Du coup, la question d’une nouvelle politique étrangère préoccupe de plus en plus les observateurs avisés de la vie politique allemande. La présente contribution a examiné la politique africaine de la République Fédérale d’Allemagne à l’aune de cette nouvelle ruée globale vers l’Afrique. Après avoir été longtemps en retrait pour des raisons historiques, la République fédérale d’Allemagne manifeste, depuis le tournant du millénaire, un intérêt croissant pour le continent africain. Après un bref aperçu de l’histoire des relations germano-africaines, l’étude a fait un inventaire descriptif et critique des enjeux, des projets et programmes de la politique africaine de la République fédérale d’Allemagne (RFA) pendant et après l’ère bipolaire tout en dégageant les principes et les motivations qui sous-tendent les différentes orientations politiques, et sans oublier les différents acteurs et de préciser comment la « nouvelle » politique africaine de l’Allemagne s’inscrit dans les structures politico-économiques internationales.