Le champ politique africain reste marqué par une variation, au moins théorique, de son mode de gestion administrative et politique. Car, si la fin du XIXe siècle consacre – par la conférence de Berlin – le découpage territorial du continent, puis sa mise sous tutelle politique et militaire, la deuxième moitié du XXe siècle, en s’ouvrant sur l’accès à la souveraineté pour plusieurs ex-colonies africaines, remodèle le paysage politique du continent, en redistribuant la carte des rapports entre l’Afrique et l’Occident. Une telle mutation de la relation des pays africains aux ex-métropoles reste portée, a priori, par des approches théoriques dont les figures de Patrice Lumumba, Sékou Touré et de Thomas Sankara demeurent des marques emblématiques. Or, l’agir politique des étendards susmentionnés tient-il, nécessairement de systèmes politiques codifiés ? Il s’agira, dans le présent article, de mettre en lumière les traditions ou constructions idéologiques dont procèdent les approches théoriques sous-jacentes à leur action. De même, nous indiquerons les traits caractéristiques permettant de tenir l’idéologie de telles figures, pour spécifiquement liés à la sphère du continent africain.