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Auteur(s):
ASSOUANGA Kouakou Laurent.
N° Page : 7-20
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Subversion et rapports conflictuels entre Houphouët-Boigny et Thomas Sankara (1983-1985)
Résumé de l'article
Les relations d’antipathie sous fond de guerre de leadership entre la Côte d’Ivoire et
la Haute Volta revêtent plusieurs intérêts scientifiques. Ces rapports ombrageux sont
d’abord tributaires des divergences idéologiques entre Houphouët-Boigny et Thomas
Sankara sur la marche de l’Afrique. Ensuite, cette relation d’altérité entre les deux
leaders emblématiques s’apparente à une « guerre de génération » entre le patriarche
Houphouët-Boigny, attaché au droit d’aînesse et aux usages protocolaires, et le
capitaine Thomas Sankara adepte de la révolution qui proscrit la gérontocratie et la
féodalité. Cette étude a pour but de faire l’autopsie ou décrypter, sous le prisme
d’actes de sédition réciproques entre la Côte d’Ivoire et la Haute Volta, les rapports
confligènes entre Houphouët et Sankara. A l’issue de nos investigations, fondées le
croisement des données et la confrontation des sources, nous avons pu révéler que
les rapts d’opposants, les crimes à relent politiques et les attentats savamment ourdis
ont servi de terreau fertile à cette « guerre d’inimitié » entre les deux Chefs d’Etat
voisins.
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Auteur(s):
Dr Windata Miki ZONGO.
N° Page : 21-36
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La politique étrangère du Burkina-Faso de la quatrième République : continuités et ruptures de l’action extérieure d’un petit Etat
Résumé de l'article
Dans un ordre mondial structurellement déséquilibré et influencé par les grandes
puissances, les petits Etats, avec d’étroites marges de manœuvre, essaient d’y
affirmer leur existence et d’assurer leur sécurité. L’analyse de la politique étrangère
sous la quatrième République du Burkina-Faso, petit Etat, s’affirme comme une mise
à l’épreuve de cette réalité. Marquée principalement par les gouvernances de Blaise
Compaoré (1987-2014), et Rock Marc Kaboré (2015-2025), cette période restitue
d’une part, une politique étrangère de survie dans le champ multilatéral par la
perpétuation d’une participation limitée depuis les indépendances, aux actions de
l’ordre. D’autre part, elle illustre l’espace géopolitique ouest-africain en tant que lieu
de divergence des objectifs de politique étrangère de ces deux présidents.
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Auteur(s):
KRA Yao Séverin .
N° Page : 37-51
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Les esclaves domestiques dans la guerre entre Français et Baoulé de 1893 à 1911
Résumé de l'article
Commencée par la cité marchande de Tiassalé en mai 1893, la conquête de l’espace
baoulé s’achève en 1911 avec l’anéantissement des dernières poches de résistance
dans le Baoulé Ouest. Cette société baoulé avait en son sein des esclaves dont le
nombre fut amplifié par Samory et ses hommes qui y vendaient des captifs de
guerre. Cet article examine la réaction de ces esclaves domestiques lors des
affrontements armés entre Français et Baoulé. L’étude se fonde sur des sources
écrites et orales. Les sources écrites utilisées sont des documents d’archives,
notamment des rapports, des correspondances, et des récits écrits par les
administrateurs coloniaux. Quant aux sources orales, elles sont le résultat
d’enquêtes orales menées auprès des populations baoulés anciennement
propriétaires d’esclaves ou descendants d’esclaves et des traditionnistes. Le
recoupement de ces deux catégories de sources met en exergue des réactions
différentes chez les esclaves. Lorsque l’esclave était intégré dans la société d’accueil,
il restait fidèle à son maître et combattait à ses côtés. Mais l’esclave nouvellement
introduit dans le Baoulé, profitait du désordre pour prendre la fuite et se mettait
sous la « protection » des troupes françaises. Ces esclaves déserteurs regroupés
dans des villages de liberté, constituaient un réservoir de main-d’œuvre colonial. Ils
étaient donc soumis à un rythme de travail excessif dépassant parfois leur situation
servile ancienne.
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Auteur(s):
Toussaint Kounouho .
N° Page : 52-67
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Combattre le terrorisme transnational par la force armée : une lecture des mutations fragiles de la puissance militaire française dans le Sahel.
Résumé de l'article
La lutte contre le terrorisme est encore prisonnière de l’approche militaire et
essentiellement marquée par la violence d’Etat ou violence politico-militaire. Sur le
plan tactique, elle peut paraître opérante et butter par contre sur le plan stratégique.
L’engagement militaire français au Sahel depuis 2013 à travers les opérations Serval
et Barkhane permet de mettre en lumière l’illusion du gladiateur hobbesien dans le
contre-terrorisme ainsi que les mutations fragiles subies par la puissance militaire
française aujourd’hui. Cet article emboîte une perspective renouvelée du concept de
puissance ; concept qui semble impertinente et inadéquat dans le contexte des
nouvelles guerres dites asymétriques. En prenant appui sur les grilles de lecture
puisées des nouvelles sociologies des relations internationales tracées par Bertrand
Badie, elle repose sur l’hypothèse selon laquelle la puissance, sans complètement
disparaître, est aujourd’hui impuissante pour combattre la violence sociale dont le
terrorisme reste l’une des manifestions majeures.
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Auteur(s):
Amidou KONÉ.
N° Page : 68-78
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Kant, l’organisation des Nations Unies et les avatars du cosmopolitisme
Résumé de l'article
Jürgen Habermas dans son ouvrage intitulé : La paix perpétuelle. Le bicentenaire
d’une idée kantienne paru en 1995, aboutit entres autres, au bilan selon lequel ledit
projet était dépassé et à la nécessité de son actualisation. Si cette position n’est pas
à rejeter du revers de la main, elle ne nous paraît pas non plus défendable sur toute
la ligne, Habermas n’ayant pas pris ou suffisamment pris en compte la dimension
progressive de la philosophie kantienne qui tient compte des circonstances. Notre
propos vise à montrer que la pensée kantienne de la paix perpétuelle est non
seulement actuelle, mais en outre, elle peut relever le défi de l’institution d’un ordre
cosmopolitique. Celui-ci en tant que principe régulateur de la raison pratique que
nous confrontons à l’exemple de l’Organisation des Nations Unies, ne sera rien
d’autre que le reflet des nouvelles exigences d’un monde de plus en plus globalisé.
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Auteur(s):
KORÉ Franck Emerson.
N° Page : 79-92
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La politique de l’Algérie en Afrique Subsaharienne : Les raisons d’une présence très accrue (1963-1984)
Résumé de l'article
À l’indépendance, l’Afrique subsaharienne n’était pas la destination privilégiée des
autorités algériennes en matière de politique étrangère. Cependant, elle le devient à cause
d’un certain nombre de circonstances. Il s’agit donc de savoir pourquoi un tel changement
de la part de l’Algérie. L’intérêt de cette étude réside dans le fait qu’elle met en exergue
les relations entre d’un côté l’Algérie et l’Afrique subsaharienne et de l’autre la rivalité
entre les pays maghrébins à propos de l’Afrique au Sud du Sahara, plus particulièrement
entre l’Algérie et le Maroc. Le discours des dirigeants algériens tend à faire croire que la
politique algérienne en Afrique subsaharienne s’inscrit dans le cadre d’une politique de
solidarité d’une part et de projet de construction d’unité africaine. Notre travail consiste
à démontrer que cet intérêt devenu croissant obéit avant tout à un agenda conformément
aux objectifs algériens à l’extérieur. Notre objectif à travers cet article est de montrer les
raisons tant politiques, économiques que diplomatiques, internes et externes qui ont
poussées l’Algérie à choisir l’Afrique au sud du Sahara comme terre de prédilection de
son offensive diplomatique. Pour la réalisation de cette étude, nous avons eu recours à
des documents officiels de l’Algérie notamment les textes de l’État, les discours des
dirigeants contenus dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord, des textes de l’OUA, les articles
scientifiques ainsi que des ouvrages traitant la question. L’impossibilité de s’imposer au
sein du Maghreb et dans le monde arabe en tant que leader, les intérêts économiques et
commerciaux, l’avènement des crises palestinienne et sahraouie qui nécessitent la
recherche d’alliés sont autant de raisons qui ont poussé les Algériens à se tourner vers
l’Afrique subsaharienne.
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Auteur(s):
KREMET Henri Brou Bédié.
N° Page : 93-108
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La Centrafrique, « la demeure » des opérations de maintien de la paix (1997-2016)
Résumé de l'article
A la suite de son élection en 1993, Ange-Felix Patassé doit faire face aux multiples
mutineries de l'armée au cours de la période 1995 et 1996. C’est le début d’une
vague de contestations tous azimuts marquées par une crise. En raison de la
situation jugée tendue, les premières missions de paix opérationnelles notamment
africaine et onusienne seront déployées dans le pays à partir de 1997. Après une
paix relativement précaire, le pays tomba à nouveau dans le cycle infernal de la
violence marquée par le départ du président Ange-Felix Patassé du pouvoir en
2002. Depuis lors, la République centrafricaine, est confrontée à une crise majeure
et soumise à un cycle d’instabilité. Cette situation entraina le déploiement des
missions de paix permanentes et cycliques en vue de ramener la paix. Du coup, la
Centrafrique est devenue le pays qui a enregistré le plus grand nombre d’activités
de maintien de la paix dans le monde. Malgré le ballet incessant des différentes
formes de missions opérationnelles, la situation est restée toujours instable. Cet
article, qui vise à expliquer la permanence des missions de paix, lève le voile sur
leurs dysfonctionnements et met en relief les implications de cette instabilité.