1 |
Auteur(s):
MAGNETINE Assindah, TAGBA Mawaba, PRE N’Gwè.
N° Page : 7-19
|
Le culte de la limitation des mandats présidentiels dans la gouvernance politique en Afrique
Résumé de l'article
Dans la considération anthropo-sociologique et culturelle du pouvoir, l’Afrique a
connu une diversité de pratiques. Partie de l’époque antique, une première
appréhension de l’autorité se dégage : le non partage de l’autorité du roi. Cependant,
au lendemain de leurs indépendances, nombreux sont les Etats africains à subir une
transformation structurelle avec l’importation de l’Etat occidental. Dans cette
logique, la vague de démocratisation, sous le prisme de l’occidentalisation du
pouvoir, est rentrée dans la pratique culturelle. Seulement, depuis plus de deux
décennies, l’on assiste à un rejet du verrou de limitation du mandat présidentiel. Du
reste, si les constitutions semblent limiter le temps d’exercice de l’autorité, la
question des troisièmes mandats, perçue comme anti-démocratique suscite un
questionnement : l’Afrique n’est-elle pas aujourd’hui encline à l’affirmation de son
identité moulue dans les pratiques occidentales dans le domaine de la gestion du
pouvoir politique ?
2 |
Auteur(s):
Mamadou Bouna TIMERA.
N° Page : 20-35
|
Incidences socio-économiques de la coopération du Japon au Sénégal : de la réalité aux perceptions à Cayar
Résumé de l'article
La coopération japonaise au Sénégal se veut concrète et à impact direct sur les
populations. Aussi bien dans sa philosophie que dans son approche opérationnelle,
cette coopération repose sur des principes généraux et une méthodologie de l’aide
qui se traduisent par des microréalisations. Cet article a pour objet de mettre en
débat les interventions, leurs soubassements et leurs incidences dans la commune
de Cayar au Sénégal. L’étude procède d’une revue documentaire des publications
scientifiques sur la coopération entre les deux pays et d’une analyse de contenus de
30 fiches de projets collectés dans le site de l’ambassade du Japon au Sénégal.
L’exploitation de ces corpus est combinée à des entretiens individuels et collectifs des
bénéficiaires réalisés auprès des populations pêcheurs de Cayar. Les résultats
relèvent que les réalisations japonaises au Sénégal sont diverses, territorialement
assez bien réparties, en phase avec les principes généraux de la politique de
coopération nippone et conformes aux besoins des populations. Toutefois, les
transformations sociales et économiques qui en résultent sont moins évidentes. Les
comportements sont aujourd’hui loin d’être ceux qui ont prévalu au lancement des
projets, ce qui pose toute la problématique de l’incidence. De plus, l’efficacité, la
durabilité et l’articulation avec les besoins réels des populations sont questionnées.
Mais dans l’ensemble, l’intervention japonaise fait que le rapport à la ressource, aux
conditions de production, à l’activité de pêche s’est sensiblement modifié, notamment
en termes d’une plus grande compréhension des enjeux économiques et
environnementaux.
3 |
Auteur(s):
André DIA.
N° Page : 36-51
|
Genre et recherche de renseignements dans la partie septentrionale du Cameroun pendant la période coloniale française
Résumé de l'article
Longtemps resté en marge de la recherche historique, les femmes à travers
la nouvelle histoire née dans un contexte où le genre est privilégié, devient
de plus en plus objet de l’Histoire. Dans un pays aussi fortement contrasté
que le Cameroun, parler de la condition générale de la femme et de son rôle
dans la quête de l’information et partant du renseignement paraît de prime
abord comme une sorte de gageure. La femme a ainsi pu, au fil du temps,
s’imposer dans ces sociétés africaines, essentiellement dominée par la junte
masculine, en participant pleinement aux activités de la société. En effet, ces
femmes par leurs différentes activités participent activement à l’évolution
sociopolitique, économique et même sécuritaire de la société. Parmi ces
multiples activités figure, en bonne place, la recherche du renseignement. A
travers différentes techniques de recueils d’informations (charme,
espionnage, ruse, etc.) la femme africaine a apporté sa pierre à la
construction de l’édifice politico-sécuritaire dans les sociétés africaines de
manière générale et au Cameroun de manière spécifique.
4 |
Auteur(s):
DIALLO Adama, KIENDREBEOGO Salif.
N° Page : 52-67
|
Comprendre la politisation de la politique de coopération et de développement de l’Union européenne au Sahel (1992-2021)
Résumé de l'article
Les relations entre l’Union européenne et l’Afrique Subsaharienne remontent à la création de
la Communauté Economique Européenne (CEE) en 1957 qui apportait son soutien aux pays
africains au plan économique et social.Toutefois,cette aide s’est progressivement politisée
dans les années 90 avec le traité de Maastricht consacrant le passage de la CEE à l’Union
européenne (UE), élargissant ainsi son champ d’action et lui permettant dès lors d’agir sur de
nouveaux fronts notamment dans les domaines politiques, diplomatiques, stratégiques,
économiques, de l’éducation voire culturels. Elle a consacré l’émergence des instruments, tels
que la Politique étrangère et de sécurité commune PESC, Politique européenne de sécurité et
de défense PESD, devenue par la suite Politique de sécurité et de défense commune PSDC,
qui sous-tendent développer l’approche globale de la stratégie de l’Union européenne pour la
sécurité et le développent dans le monde. Pour cette stratégie, le Sahel apparaît comme une
zone de prédilection de l’UE en tant qu’acteur principal et un terrain d’expérimentation de la
PESD/PSDC dans une forme de partenariat teintée de néocolonialisme. Ainsi, l’UE au travers
de ces institutions va jouer le rôle de messianisme pacificateur non seulement au Sahel ou en
Afrique et dans le monde. Alors la stratégie et les outils utilisés confèrent clairement et
donnent une marge de manœuvre voire une large possibilité ‘‘aux forces armées’’ de l’UE de
se projeter hors des frontières de l’Union pour le maintien de la paix et de la sécurité
internationale soit sous la demande de l’Etat en situation d’instabilité ou soit par
une ingérence humanitaire. Ne possédant pas sa propre force armée, elle est constituée en
cas d’une nécessité d’intervention selon la contribution militaire de chaque Etat membre mais
qui reste aussi volontaire. Et les interventions militaires sont financées par le mécanisme
Athéna mis en place par l’Union.
5 |
Auteur(s):
Dramane Chabi Bouko.
N° Page : 68-84
|
La nouvelle géopolitique internationale de la Chine sur les territoires contestés : Des menaces aux actions ?
Résumé de l'article
Depuis quelques années, les relations entre la Chine et ses voisins sont généralement
caractérisées par des malentendus et des tensions régulières au sujet de territoires et
d'îles stratégiques en particulier la Mer de Chine Méridionale (MCM) et la Mer de Chine
Orientale (MCO).En effet, les ressources naturelles et minérales de ces îles en particulier
celles de la Mer de Chine Méridionale constituent les véritables pommes de disputes
entre cinq grands pays que sont : la Chine, la Malaisie, le Vietnam, Brunei et les
Philippines. D'importantes routes maritimes commerciales passent par la Mer de Chine
Méridionale, qui relie le Pacifique occidental à l'Océan Indien et au Golfe Persique. On
estime à 3,4 milliard de dollars la valeur du Commerce Maritime International qui passe
par la MCM chaque année. Une manne financière considérable en effet pour l’économie
nationale du ou des pays ayant la propriété exclusive ou partielle. Le ministère de la
Défense (DOD) américain déclare que "la Mer de Chine Méridionale joue un rôle
important dans les considérations de sécurité à travers l'Asie de l'Est, car l'Asie du NordEst dépend fortement de la circulation du pétrole et du commerce par les voies
maritimes de la Mer de Chine Méridionale, y compris plus de 80 % du pétrole brut [qui
circule] vers le Japon, la Corée du Sud et Taïwan". Depuis 2011, la Chine revendique
et contrôle déjà près de 90 % de la MCM comme étant ‘’sa zone économique exclusive’’.
Pour mettre en œuvre la revendication totale sur l'île, la Chine, en particulier sous la
direction de Xi Jinping, est impatiente de montrer ses muscles militaires à ses rivaux et
au monde. Pas seulement des rivaux de l’ile qui préoccupent Pékin, mais également la
requête Taïwan comme étant une province à part entière de la Chine continentale. Pour
y parvenir, Xi Jinping a opté prendre le contrepied de la doctrine de Deng Xiaoping qui
a déclarait : ''cacher sa force et attendre son heure''. La doctrine de Xi semble être le
contraire ;''montrez votre puissance maintenant et défiez l'hégémon là où vous le pouvez''.
Pour contrecarrer cette ambition démesurée de Pékin sous le leadership de Xi,
spécialement en Mers de Chine, les Etats-Unis ont adopté deux stratégies majeures. La
première consiste à renforcer leur présence militaire dans la région par le biais de leurs
alliés stratégiques. Ainsi, des pays comme la Corée du Sud et le Japon accueillent à eux
deux seulement plus de 50 000 militaires américains sur leurs territoires respectifs, et
une présence plus modeste dans des États d'Asie du Sud-Est comme la Thaïlande, les
Philippines et Singapour, avec cinq au moins bases en Thaïlande. Cette présence pour
Pékin est considérée comme une menace directe pour ses intérêts nationaux. La
deuxième stratégie des États-Unis est de justifier sa présence par le principe de la
Liberté de Navigation (LDN) reconnu par le Droit International en Mer profonde. Mais
tout cela rend Pékin impatient de passer des menaces aux actes pour prôner sa
souveraineté exclusive dans les territoires contestés, notamment en MCM.
6 |
Auteur(s):
DIERMA Ousséni.
N° Page : 85-99
|
Mounier et la démocratie en Afrique
Résumé de l'article
Le personnalisme se veut une pensée caractérisée comme une réaction de la philosophie
de l’homme contre l’excès de la philosophie des idées et de la philosophie des choses.
Prompt à s’enraciner dans la réalité qu’il récrée par l’action de la raison, le personnalisme
devient un moyen de refaire, à travers critiques et suggestions, nos démocraties sous
toutes leurs formes (démocratie libérale, démocratie majoritaire, démocratie égalitaire),
faisant partie du désordre établi de la renaissance. En lieu et place de ces démocraties,
Mounier va suggérer une démocratie personnaliste qui donnera les moyens nécessaires
aux citoyens éduqués dans un sens personnaliste, d’agir en toute responsabilité et liberté,
tout en empêchant désormais à l’Etat, l’exercice d’une force dominatrice injustifiée et
aveugle sur le peuple au nom de la démocratie. Il sera imposé à l’Etat, dans cette
démocratie dite personnaliste, le rôle de régulateur et d’arbitrage entre les personnes et les
grandes communautés qui composeront désormais les sociétés démocratiques
personnalistes.
7 |
Auteur(s):
SECK Ibrahima.
N° Page : 100-115
|
Le Njambur et l’administration coloniale, de la guerre des marabouts à l’instauration d’une culture de rente : l’arachide, de 1790 à 1855
Résumé de l'article
Le Njambur, l’une des provinces les plus importantes du Kayoor a occupé un pan
important dans l’histoire de ce royaume. Ce bastion de l’islam en milieu ceddo a été
un foyer de bouillonnement intellectuel et par-delà de contestation sous la bannière
de l’islam. La religion qu’est l’islam y a connu une grande expansion en dénonçant la
dernière strate de la culture traditionnelle : la culture ceddo. L’engagement de la
classe dirigeante dans la traite esclavagiste a occasionné des troubles permanents
dans la province du Njambur. Le pouvoir change de figure, devenant pour les
populations un pouvoir répressif, uniquement préoccupé par le commerce des
esclaves, et fondé pour l’essentiel sur la violence. Devant l’autorité quasi absolue des
souverains sur leurs sujets, les populations essaient d’apporter une idéologie de
rechange avec leur adhésion à l’islam. Ce dernier devient la seule alternative capable
de mobiliser les masses populaires. C’est au nom de l’islam que le pouvoir ceddo fut
combattu. Au milieu du XIXe siècle, la suppression de la traite negrière allait marquer
un nouveau tournant dans les rapports entre la France et le pouvoir ceddo. Cette
suppression diminue d’une manière sensible les revenus de ce dernier, car l’abandon
du commerce esclavagiste a été catastrophique à son pouvoir économique. Dans le
but de maintenir les intérêts de son commerce au lendemain de l’abolition de
l’esclavage, la France tente l’une de ses premières colonisations agricoles au
Njambur.
8 |
Auteur(s):
Thierry DJIFACK.
N° Page : 116-127
|
L’espace maritime : un enjeu frontalier majeur dans le golfe de guinée
Résumé de l'article
L’espace maritime du golfe de Guinée constitue un enjeu géostratégique de premier
ordre pour les États de la façade atlantique du golfe de Guinée. Il est depuis
longtemps le cadre des litiges frontaliers maritimes mettant en scène plusieurs
États de la région. Parmi les facteurs explicatifs de ces différends frontaliers,
figurent au premier plan les circonstances géographiques particulières, la
maritimisation des enjeux économiques et les mutations géostratégiques. Les
solutions envisagées autour de ces conflits aux conséquences désastreuses,
intègrent à la fois l’option d’une exploitation concertée des ressources dans la
région, mais aussi la démarche juridique qui consiste à soumettre le problème à
l’arbitrage juridictionnel de la Cour Internationale de Justice. Notre étude entend
analyser la problématique des frontières dans les enjeux maritimes actuels.
L’examen de cette question a nécessité le recours à la double démarche géohistorique et géopolitique axée en particulier sur l’analyse documentaire